Punch Mak

Contexte et description du projet

Les rapports humains et sociaux, de façon consciente et inconsciente, sont régis par une théâtralisation des relations, de la place et du rôle que chaque partie prenante s’octroie, en fonction de sa légitimité, de ses traumatismes, de ses ambitions et de ses limites ressenties.

De fait, les relations sociales et humaines s’intègrent dans un vaste jeu, d’une comédie humaine, où chacun porte, à loisir ou par la contrainte, des masques.

Le sociologue E. Goffman a été un précurseur en théorisant la « notion de face sociale », un jeu social dans lequel chacune et chacun se pare d’un masque en fonction de la situation sociale dans laquelle il doit interagir. De cette notion sociologique peut venir l’expression « perdre la face », c’est-à-dire se retrouver décontenancé, se retrouver à nu et ainsi dans une situation délicate, non-voulue, dans laquelle l’acteur social n’a pas su tenir le rôle qu’il s’était donné.

Se dissimuler, s’exposer, se mettre en avant ou en retrait, c’est sur cette comédie humaine que je souhaite poser mon regard d’artiste, mes sensibilités et projections.

Comment et par quels moyens inventer de nouvelles formes d’échanges, d’apaisement, de sortie de l’ombre, de soutien. Comment sortir de cet encellulement pour inventer un monde nouveau, tel est le cœur de ma réflexion artistique qui va se développer sur deux médiums : la Peinture, en première partie de cette résidence (du 13 octobre au 13 décembre 2022), et, la Peinture et Installation en seconde partie qui s’effectuera dans mon atelier de peinture, et dont toutes les œuvres réunies pourront faire objet d’une exposition solo « Source de lumière chapitre 2 (Comédie humaine) « au centre d’art Montévidéo.

C’est à partir de ces réalités sociales que la création artistique se doit à la fois de mettre en lumière les dissimulations, de questionner et de surpasser cet encellulement et ses impacts psychologiques et anthropologiques.

En effet, dans le cadre de cette résidence, j’aspire à travailler sur les évolutions sociétales, anthropologiques et comportementales engendrées par la digitalisation des rapports, l’immatérialité des rapports humains produits par un rapport d’optimisation des vies de l’homo economicus à l’homo numericus.

Je souhaite dès lors travailler les thèmes de distance, d’effacement social, d’enfermement physique et psychologique dans le cadre personnel comme social et collectif. Il sera question de la nostalgie du passé aussi et cette irrésistible envie des lendemains meilleurs, de la nécessité de se réinventer. Ma démarche déployée à travers ces deux médiums aura pour mission de sonder et d’explorer les complexités de l’âme humaine, ses capacités de résilience, d’empathie, de réinvention.

Punch Mak est né à Brazzaville en 1989. Initialement élève du peintre congolais Gastineau Massamba Mbongo. En 2009, il s’inscrit aux Beaux-arts de Brazzaville. Il peint alors les animaux et apprend les reflets de la lumière sur différentes surfaces. L’année suivante à Cape Town, il fréquente l’atelier du peintre ougandais Musoke Lule et améliore son travail sur les portraits en acrylique sur toile. De retour au Congo en 2013, il y fait la connaissance du peintre Albert Miena de la RDC avec lequel il travaille sur les paysages et la peinture à huile. Après sa rencontre avec l’artiste plasticienne Bill Kouélany, il intègre LES ATELIERS SAHM et participe aux 4 & 5èmes éditions de la Rencontre Internationale d’Art Contemporain organisées par LES ATELIERS SAHM, puis à l’exposition “Rétrospective des ATELIERS SAHM” à l’Institut Français de Pointe-Noire. En 2017, Punch Mak représente le Congo aux 8èmes Jeux de la Francophonie à Abidjan. La « Source de Lumière », son projet suscite l'engouement et débouchera sur une exposition solo à l’Institut Français de Brazzaville, puis à la Biennale de Dakar en 2018. La même année, il participe à la 7ème édition de la Rencontre internationale de d'art contemporain organisées par LES ATELIERS SAHM et décroche un prix pour une résidence de création à la Fondation Blachère en France, effectuée en mars 2020. En 2019, Punch Mak participe à la 2ème édition du premier salon d’art contemporain du Mali, Ségou’Art, puis en mai 2021 à l‘exposition collective du centre d’art Montévidéo à Marseille, pour la saison Africa 2020, avec LES ATELIERS SAHM.
En 2022, Punch Mak a été exposé pour le OFF de la Biennale de Dakar dans les expositions ‘’Esthétiques en partage au-dela des geographies’’ et ‘’Africa: La renaissance en marche’’.