Nous accueillons Dorothée Volut en résidence d'écriture du 8 au 12 avril 2022 au Couvent de La cômerie, autour de son projet : la voix
la voix
Il y a une dizaine d’années, j’avais été invitée au Festival actoral pour participer à un impromptu. Le principe était simple : la rencontre entre une vidéo d’artiste et les mots d’un poète contemporain. C’est comme ça que la voix avait surgi. Dans l’inconnu de l’expérience et le désarroi de cette rencontre.
Cette voix ne m’était pas complètement inconnue, faite d’accent alsacien (celui de mon enfance), d’accent franc-comtois (celui de ma grand-mère et d’amours fondateurs), d’accent belge et allemand (celui des frontières proches). Cette voix souterraine, chargée d’un grand Est tissé et retissé depuis ma naissance, m’avait permis d’écrire autrement. D’arpenter un territoire d’écriture poétique où gravité et humour se tiennent ensemble en même temps dans un même phrasé. La voix parlait à travers moi, ma main la suivait.
En août dernier, à la faveur d’une invitation de la revue Cockpit, qui avait pour thème Marseille, et dont une lecture collective était programmée samedi 9 octobre 2021 à la Cômerie, la voix est revenue. Quelques jours après la lecture, j’ai senti qu’elle avait encore besoin d’être entendue. Dès lors, mon projet était simple : lui offrir du temps et un espace pour qu’elle parle.
J’ai songé à Montévidéo, parce que c’est là qu’elle s’est manifestée la première fois, puis qu’elle s’est fait réentendre. On dirait que là, elle y est bien. Le lieu de résidence énigmatique de la Cômerie semblait dire : venez.
Dorothée Volut