actoral accueille Alix Boillot et Ferdinant Flame pour une résidence croisée à La cômerie, du 24 novembre au 5 décembre 2025.
« À Marseille, nous pleurerons : nous mettrons dans nos valises de quoi faire monter nos larmes. Celles-ci étant profondément indisponibles (nous ne pouvons ni les prévoir ni les posséder), il se peut que la résidence soit aride. Mais peut-être qu'à l'image d'Égérie que Diane, fatiguée de la voir pleurer, changea en source, nos larmes déborderont dans les rues de la ville. Dans l’époque âpre que nous traversons, il s'agit de faire une place à cette acqua alta intime que nous avons appris à contenir. »
Alix Boillot est diplômée de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris (2015). Elle conçoit des sculptures et des performances ; toutes ont en commun la quête d’un certain versant – romantique, mystique, joueur – de notre humanité, qui s’attache à ce qui n’a d’autre valeur que celle qu’on y accorde. En d’autres termes, il s’agit de rassembler ici-bas des traces tangibles de notre attachement au sacré, aux artefacts et aux rites qui résistent au productivisme moderne. L’eau, la neige, le sel, le tatouage, la monnaie, la collection d’objets trouvés font partie des médiums qui jalonnent sa recherche. Pensionnaire de la Villa Médicis en 2023-2024 et résidente à la Fondation Fiminco en 2024-2025, elle vit et travaille désormais à Paris.
Ferdinand Flame est né et travaille à Paris. Après une formation de jeu au conservatoire du 10ᵉ arrondissement, puis à l’EDT 91, il intègre le TNS en section mise en scène en 2016, où il travaille notamment avec Julien Gosselin et Stanislas Nordey. Son travail s’articule autour de la notion de réel, de la performativité des acteurs et de l’humour, alternant entre créations théâtrales performatives et fictionnelles autour de rituels cathartique, travail du jeu clownesque et matériau documentaires, et travaux cinématographiques autour de grands événements politiques réactualisés et de la notion de roman national. Son prochain long métrage, Un cœur pur, est en cours de production et se tournera sur trois ans en Alsace avec des adolescent·e·s amateur·rice·s. Son prochain spectacle, CANIN.E.S., est en cours de répétition et sera créé au cours de la saison 26–27.
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Créée en 2016 par Michaël Allibert (chorégraphe) et Jérôme Grivel (plasticien), la Résidence croisée est un temps destiné exclusivement à la recherche, sans obligation de résultat et faisant se rencontrer, pendant quinze jours, deux artistes issu.es d’une part des arts visuels et d’autre part des arts vivants.
Depuis 2020, les résident.es bénéficient également d’un accompagnement théorique et réflexif assuré par Joëlle Vellet (anthropologue du mouvement) et Isabelle Pellegrini (muséologue) afin de déployer ensemble un discours sur ce qui est en train d’être fait et faciliter la rencontre entre deux artistes qui ne se connaissent pas.