Et puis les rochers, le brouillard, la crique, l’écume, et cette haute mer au loin, de plus en plus proche, parce que oui, le bateau ne fait que d’avancer. Et puis cette pluie comme si la mer et le ciel s‘épousaient, le noir des vagues et le blanc des vagues, comme si l’Un et l’Autre dans leur séparation se rejoignaient.
Est-ce le souvenir de celui qui a disparu en mer ? Le souvenir de celui qui a rejoint le rivage ? Ou est-ce au final une seule et même personne, qui contiendrait la dualité de chaque être vivant dans son désir de mort et son désir de vie ?
Nastassja Tanner Grégoire Strecker est en résidence à La cômerie autour de mise en scène de Je suis le vent, de Jon Fosse du 23 juin au 2 juillet 2025.
Dans ce voyage maritime, on plonge à l'horizontale pour franchir le "mur du sens". La ligne d'horizon tremble. Le dessous de la mer se mêle au-dessus : la mort dans la vie et la vie dans la mort, telle une mer primitive que chacun de nous contiendrait. Il est question de franchir la frontière des séparations, de rendre visible l’invisible, laisser les voiles se gonfler, percuter les vagues, tenir la barre, pour aller là où on ne serait pas aller, là où les mots ne suffisent plus pour dire.
Dans ce chef d’œuvre de Jon Fosse, qui a reçu le Prix Nobel de littérature en 2023, la scène devient un voyage maritime. Oui, « tout y est imaginaire », nous dit-il. Lieu d’incarnation de vision, où chaque spectateur est invité à naviguer là où le vent le porte.
Nastassja Tarnner est comédienne pour le théâtre et le cinéma. Elle a étudié à la Manufacture, à Laussane, en 2015 et a travaillé aux côtés de nombreuses personnes telles que Denis Maillefer, Guillaume Béguin, Elidan Arzoni, Jean Liermier, Grégoire Strecker et Hubert Colas. En 2018, au Centre culturel suisse de Paris, elle crée Loubna ; un solo à la suite duquel elle fonde NTproduction, une compagnie dans laquelle elle joue et co-met en scène des projets avec Grégoire Strecker, avec qui elle retournera à l'international, mais également au Festival actoral. Depuis 2023, elle collabore et danse aussi pour les spectacles de Marco Berrettini. En parallèle, elle tourne pour le cinéma et la télévision sous la direction entre autres de Fulvio Bernasconi, Lionel Baier, Jacob Berger, Jan-Eric Mack, Chris Niemeyer, et Pierre Monnard.
Grégoire Strecker est metteur en scène au sein de la Cie Champ 719 : Des couteaux dans les poules de David Harrower (Festival Impatience au Théâtre de L’Europe, Odéon), Intérieur de Maurice Maeterlinck (Anis Gras), Fiction d’hiver de Noëlle Renaude (Théâtre de L’Aquarium), C’est seulement que je ne veux rien perdre, d’après La Dispute de Marivaux (Centquatre de Paris et au Studio Théâtre de Vitry). Depuis 2018, il travaille avec Nastassja Tanner : Loubna (2018), Par les routes de Noëlle Renaude (2020), Munich-Athènes de Lars Noren (2022), Mais n’te promène donc pas toute nue ! de Feydeau (2023).