Mario Fanfani & Emmanuel Vigier & Mar Sodupe

La philosophe écoféministe Val Plumwood survit à une attaque de crocodile dans le parc national de Kakadu, en Australie. Ramenée à un statut de nourriture, elle décrit dans un texte essentiel l’effondrement du mythe de la domination de la nature par l’espèce humaine éprouvée dans sa rencontre avec le saurien.
Ce texte, Val Plumwood le remanie à trois reprises. Il devient pour la philosophe l’acte fondateur d’un nouveau rapport au monde qui remet en cause notre prétendue supériorité sur les autres espèces.
Nous expérimentons une mise en tension entre le texte et notre recherche vidéographique qui a pour objet notre rapport au vivant. La porosité d’un corps avec un paysage, sa vulnérabilité, son glissemement vers l’animalité. Interroger poétiquement les bases de l’anthropocentrisme. Le spectacle devra accompagner le public sur les mêmes chemins d’une heureuse déconstruction à laquelle la philosophe nous convie et dans laquelle nous nous engageons.
Le texte est porté par Mar Sodupe, travail soutenu par une recherche documentaire sur la vie, la pensée de Val Plumwood, première grande figure écoféministe.

«Aidez-nous à réimaginer le monde en termes plus riches, afin de nous mettre en dialogue avec les autres espèces, pour nous assigner au cadre de leurs besoins et nous mettre en contact avec d’autres types d’esprits. Je n’essaierai même pas de vous dire comment faire. Il existe mille façons d’y parvenir. […] La lutte pour penser autrement, pour transformer notre culture réductionniste, est un projet de survie fondamental dans notre contexte actuel. J’espère que vous y participerez.»
Réanimer la nature / Val Plumwood / Autrallian Humanities Review / 2009

Jeu Mar Sodupe

Mise en scène Mario Fanfani

Conseiller à la mise en scène Emmanuel Vigier

Conception Vidéo Mario Fanfani & Emmanuel Vigier

Scénographie Alexis Bertrand
Création sonore Géry Petit

Création Lumière Nicolas Marie

Résidences de recherche
Juin 2021 / Far West / Françoise Lebeau / Saint Guénolé
Octobre 2021 / Montevideo / Hubert Colas / Marseille
Novembre 2021 / Scène nationale de Chateauvallon / Charles Berling / Chateauvallon

Mario Fanfani
Mario Fanfani garde de sa formation de comédien de théâtre une rigueur et une connaissance des acteurs.
Avec la comédienne Madeleine Marion, il travaille les vers de Racine et Claudel puis, avec l’écrivain, dramaturge et pédagogue Didier-Georges Gabily, aborde des formes théâtrales plus libres.
Après avoir joué dans Rashômon de Catherine Marnas puis la Nuit des chasseurs d’André Engel au théâtre de la Colline, il se dirige vers la réalisation et tourne Pierre et Jeanne, un premier court métrage produit par le G.R.E.C sur le vécu intime et familial d’un jeune garçon atteint du sida.
Le dernier vivant, son deuxième court métrage, s’inspire d’un fait divers et sonde le mystère d’un geste impensable, celui du double parricide d’un adolescent.
Vient ensuite Un dimanche matin a Marseille, trilogie produite par Charles Berling et l'association Aides Provence, support d'une campagne nationale de sensibilisation à la solidarité avec les personnes touchées par le virus du sida. Avec Charles Berling et Jean-Benoit Terral, Jean-Pierre Bacri et Fatiha Cheriguene, Christiane Cohendy et Sara Louis. Les films bénéficient d’une diffusion en salle et sur la chaine Canal +.
Une saison Sibelius, fiction sur l’émotion musicale d’un jeune détenu est son premier long métrage pour ARTE TV. Avec Rüdiger Vogler, Jérôme Robart et Dominique Reymond.
Il enchaine avec Les nuits d'été avec Guillaume de Tonquédec, Jeanne Balibar et Nicolas Bouchaud, long métrage qui dessine une archéologie des questions sur le genre dans la France gaulliste de 1959. Le film remporte le Leone Queer à la Mostra de Venise et sort en salles en janvier 2015.
Parallèlement à sa carrière de réalisateur, il apparaît dans deux films, Entre les murs de Laurent Cantet, Théo et Hugo dans le même bateau de Martineau et Ducastel.
Depuis plusieurs années, il se consacre également à la transmission notamment à la Femis et à l'Ecole de la Comédie de Reims où il réalise Les Courageux, moyen métrage co-écrit avec les élèves de la promotion 2016.

Emmanuel Vigier
Emmanuel Vigier invente des objets documentaires qui questionnent les marges et les frontières. Depuis quelques années, il chemine aux côtés de personnes que l'on nomme psychiatrisées, toxicomanes, personnes âgées et SDF et s'attache, dans ses oeuvres, à déplacer le regard que l'on porte communément sur elles.
Documentaires de créations, installations vidéos, documentaires sonores, web-doc, son travail se situe à la croisée des chemins du théâtre, des arts plastiques, du son et du cinéma. Il collabore ainsi régulièrement avec la compagnie de théâtre de rue Compagnie sous X et le Collectif de cinéastes 360°et même plus avec qui il partage la même urgence de produire un art engagé.
De son ancien métier de grand reporter (Mediterraneo/France 3/Rai3), il garde une curiosité et une rigueur qui l'amènent à s'emparer de sujets liés a la guerre. Après J'ai un frère, premier opus tourné en 2007 entre la Bosnie et Marseille, il poursuit sa réflexion sur les conséquences intimes des grands conflits et prépare un nouveau film qui interrogera la transmission de la mémoire de la guerre des vétérans a leurs fils.