Sam BB, Karel Kouelany et Evrard Nkodia (Armée Street)

Résidence du 13 mai au 23 juillet 2021

Sam BB, Karel Kouelany et Evrad Nkodia sont en résidence à La cômerie pour CRISIS, performance dansée, dans le cadre de la saison AFRICA2020.

«CRISIS» en anglais donnant «Crise» en français est une étape de travail. Une suite logique de performance annonciatrice et dénonciatricede l’allégorie des faits vécus et/ou entendus, réalisée par le groupe de danse Krump Armée-street, le 13 juin 2020 au centre d’art contemporain LES ATELIERS SAHM à Brazzaville.
Annonciatrice de l’emmurement d’un quotidien sédentaire devenu psychotraumatique paré d’une litanie de mots psychotropes : couvre-feu, confinement, cache-nez, hystérie médiatique, coupure d’eau, d’électricité, et le tout dans coronavirus.
Dénonciatricede la désinformation que le citoyen lambda connaît à priori sur le krump : danse trop violente avec des figures maléfiques. Pourtant à reculer d’une part de deux décennies, on parle grâce à Thomas Johnson de Clowning ou Clown Dancing dont le sens renvoie aux modes de vie : le quotidien troublé par les guerres de gangs, le trafic de drogue, les interpellations musclées de la police et les émeutes raciales... Une danse avec des danseurs maquillés, imitée par les enfants lors des cérémonies festives et dans les quartiers. Et d’autre part à remonter d’une décennie, dans les années 2000, toujours dans les conditions de troubles, ces enfants ont grandi, le clowning aussi pour donner naissance au krump, cette fois, sans maquillage avec de nouvelles règles.
Répondant aux bruits de couloirs, le krump tout comme le Clowning a une dimension spirituelle : elle est le dépassement de la dimension humaine qui renvoie à l’attention de l’autre, qui permet au danseur de canaliser sa colère, son agressivité, sa haine, sa rage pour renaître, une desquamation qui n’a rien de maléfique, mais une sorte d’élévation du royaume par le puissant éloge. Ses mouvements agressifs, n’ont rien de négatif. C’est tout le fondement de ce travail.
Pas d’accessoires en début de scène qui est vide d’ailleurs. Au plafond, des lumières blanches.
Cette performance CRISIS, est le dialogue du Corps et de l’Esprit qui renvoie à la connaissance de soi: l’acceptation. L’idée que l’un a de l’autre, est son reflet. D’où les figures chorégraphiques de deux, de quatre, de six suscitant l’acceptation de l’autre, mêlant humour et dérision.
CRISIS est aussi ce manque d’expression, ce ras-le-bol d’une bouche bâillonnée par une bavette tirant l’antitrague par des ficelles qui renvoie de l’intérieur, ce que le corps dégobille. On ignore encore les conséquences qui peuvent en découler.
CRISIS est enfin un hommage point levé, salle non ajourée, telle est l’image de fin de cette étape de travail : sombre et solennelle, pour toutes les âmes sans distinction aucune que la crise CORONAVIRUS a emporté.
 

Thalès Zokène

Créé en 2013, ARMEE STREET est un groupe de danse urbain évoluant dans le style KRUMP.
Le KRUMP est un mouvement créé en 2000 par TIGH EYES aux États-Unis plus précisément à Los Angeles.
Dans le souci de conscientiser les jeunes sur la violence et de lutter contre les préjugés visant les artistes en général et les danseurs en particulier, le groupe ARMEE STREET s’inspire de ce mouvement pour sensibiliser la jeunesse congolaise, promouvoir la paix et le vivre ensemble à travers ces mouvements de danse.
ARMEE STREET est depuis une décennie la référence du mouvement Krump au Congo, avec à son effectif plusieurs prix (vainqueur des scènes tremplin 2018, deuxième de Airtel tour en 2015 puis deuxième à la 2ème édition du Festival Dance-Nsaka en 2020).
Ce groupe évolue au centre d’art contemporain LES ATELIERS SAHM, et est actuellement en création de leur premier grand projet contemporain intitulée Crisis.