Luis Carricaburu

L’homme quelconque

[…]
l'homme c'est de l'argile malléable.
Chair, os et tendons
ou mieux
l'homme est la vis dynamique dans un mécanisme
ou mieux
l'homme est la cellule dans le grand organisme de la société

Quand j'ai peur je m'invente une image 
[…]

Une déprogrammation de la conscience pour effectuer une hypertrophie biographique de façon à ce que le cours « naturel » de l'histoire change par la déprogrammation de l'homme, requiert un corps 
 

un corps quelconque
 

[…]

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L’homme quelconque est une performance - solo de danse pour salle et espaces publics. Mon corps se met en relation, par la chorégraphie et la danse avec les éléments d’un milieu créé, dans lequel la performance a lieu. Ces éléments sont une affiche géante du Che Guevara, un drapeau et un podium : des représentations qui ont été choisies pour leur charge idéologique.  
 

Le geste de la performance extrait certains symboles de leurs récits totaux. Les jeter dans l’arène de la performance, les démonter, les faire parler, pour les retrouver en-deçà de leur représentation.

Le quelconque c’est un quelqu’un∙e qui ne revendique aucune identité. Rien ne peut lui donner une forme représentative. Il est impropre. Il ne se confond pas avec l’image de lui-même. Il se façonne et s’incarne. Je suis inévitablement exposé aux représentations qui influencent nos pensées et nos actions ; certaines obsolètes, d’autres enterrées ou d’autres encore qu’on reconvoque. Des grands récits mobilisateurs (celui de Patrie, de l’Homme, de la Communauté) se répandent parmi nous au moyen des images. 

Alors c’est peut-être dans l’évènement de la rencontre immédiate de l’autre, quelqu’un∙e, un objet ou n’importe quelle force, qu’une éthique quelconque pourrait s’énoncer.
 

Je vis et partage l’expérience d’un corps qui se (dés)oriente, qui expérimente sa puissance à mobiliser, à se laisser bousculer, à agiter lui-même d’autres corps et esprits. 

Je vous partage mes aliénations choisies.  


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Conception-texte-jeu : Luis Carricaburu Collantes 
Composition sonore : Matthieu Fuentes 
Vidéo : Spencer Bambrough
Regard extérieur : Christophe Le Blay
 

Production : Amour Tambour


Projet initié dans le cadre de la FAI-AR Promotion 8 
Accueils studio : Ateliers Frappaz –  CNAREP, Compagnie Ex Nihilo, Dans les parages – La Zouze Cie, La Compagnie – Lieu de création à Marseille, Pôle 164 – Compagnie Itinerrances, Montévidéo.

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Luis Enrique Carricaburu Collantes 
 

Danseur. Performeur. Basé à Marseille. Il recherche et questionne le corps comme champ de bataille, comme instrument d’idéologies et comme lieu de libération. 

Il est diplômé du département Danse à l’Université des Arts à La Havane, et a travaillé comme danseur pour la compagnie Danza Contemporánea de Cuba, où il a eu l’occasion de travailler avec des chorégraphes cubains et internationaux de renom, et de montrer ce travail à l’international. 
En 2016, il a quitté la compagnie pour se consacrer à une recherche personnelle remettant en cause le modèle dominant et le conduisant à une autre compréhension du corps, de la danse et de la chorégraphie. 
En 2018 il présente une série de performances, Trabajo Voluntario explorant l’idéologie de Cuba communiste, ses figures le rapport au corps, ce qui le mobilise et ce qui l’active. 
Il a présenté son travail à La Serre à Montréal et à la Biennale de La Havane, également au Festival en espace public La rue est à Amiens en France, au festival actoral à Marseille et au Inaccoutumés à Paris. Il est membre du collectif Malasangre avec lequel il a créé l’œuvre Qué Bolero o en tiempos de inseguridad nacional
Il est issu de la formation supérieure en arts de la rue et espaces publics (FAI-AR) - Master 2 Université d’Aix-Marseille.


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Matthieu Fuentes est compositeur, créateur et performeur. Il développe une pratique du son à la recherche d’une mémoire inconsciente de l’oreille, où s’agglomèrent des situations polysémiques. De l’enregistreur au support, des enceintes aux auditeur·ice·s transitent des nuées d’insectes, des espaces sound-designés de toute pièce, un lecteur cassette errant sur la dune, des corps humains entrechoqués, machines à sous, notifications de téléphone, synthétiseur crissant sur une bande magnétique, des oiseaux créés par intelligence artificielle et des youtubeur·euses de différentes nationalités.
De la friction entre corps, technique, espace et temps peuvent naître des aberrations poétiques. Matthieu Fuentes s’intéresse à provoquer divers troubles, dédoublements, voix sans corps ou jeux de direct et différé à travers la performance. Le corps, le son et la vidéo en tension explorent des rapports réel/fiction, oralité/texte écrit, capté/synthétique, perception/hors-champ… utilisant des représentations et adresses glissantes et multiples.
Il travaille en ce moment avec Kapitolina Tcvetkova, Nicolas Brunelle et Francisco Ruiz De Infante. Après un premier album sur le label Penultimate Press, son deuxième opus est bientôt publié sur le label Moremars.

Sortie de résidence - Danse

mer 09 nov 2022 — 20:30


Entrée libre
Réservations info@montevideo-marseille.com
ou par téléphone 04 91 37 97 35
Bar et restauration sur place avec Sam Kitchen