DANSEM
Les îles fictives de la Méditerranée

De Monte Cristo à Khytrea ou encore Isla Sagrado, une multitude d’îles méditerranéennes ont émergé du domaine de la fiction. Si l’imaginaire de la Méditerranée est la somme de ses cultures et de ses îles, l’émergence d’îles fictives modifierait-elle son identité ? Comment imaginer dès lors leurs folklores et leurs cultures ?
Ce programme rassemble des artistes sur des propositions variées, des moments de réflexions théoriques, des interventions sonores et chorégraphiques, pour penser la fiction comme outil politique de questionnement de l’espace méditerranéen et de son imaginaire.
En voyageant entre une installation vidéo de l’artiste égyptien Malak Helmy, un dialogue dansé entre Jacopo Jenna et Bassam Abou Diab, une intervention de Daniel Blanga Gubbay, un concert de Sequoyah Tiger, le projet Black Med d’Invernomuto (récemment conçu pour Manifesta12 à Palerme), les atmosphères conçues par Anne-Lise Le Gac et Tropicantesimo.
Le projet voyage d’intervention en intervention, d’île en île pour dessiner son propre récit fictif de l’espace méditerranéen.

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Anne-Lise Le Gac (Marseille)
vendredi 14 et samedi 15 décembre
atmosphères


Anne-Lise le Gac a été invitée à imaginer des interventions qui prennent soin de l’accueil des publics tout en participant à construire l’atmosphère et l’ambiance de Montévidéo durant ces deux jours dédiés à l’imagination d’un nouveau récit possible de la Méditerranée.

Anne-Lise le Gac est installée à Marseille depuis le printemps 2014. Entre 2003 et 2008, elle étudie à l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, elle y pratique la performance et l’installation. Entre 2011 et 2013, elle rejoint la formation Essais au Centre Chorégraphique d’Angers (direction Emmanuelle Huynh).
Elle axe progressivement la recherche sur l’hypothèse d’une performance vernaculaire.
En 2014, elle est interprète dans la pièce de Claudia Triozzi, Boomerang – Le retour à soi. Recherches et performances se poursuivent en solitaire et sous conversation : Action / Tradition / Couvercle avec Aymeric Hainaux, performeur beatboxer, Le Cap avec Pauline Le Boulba, doctorante au sein du département danse de l’université Paris 8, Grand mal avec Élie Ortis, artisan couturier. Depuis 2015, et en équipe, elles/ils activent Okay Confiance, un festival itinérant de performances / un festival de la confiance.
Entre 2017 et 2018, elle présente un des trois volets de la trilogie La Caresse du Coma au festival Parallèle à Marseille, à Tanzquartier à Vienne, pour le festival Bâtard à Bruxelles. Été 2018, elle est en résidence LiveWorks à Centrale Fies en Italie et entame l’écriture d’une nouvelle performance en collaboration avec l’artiste Arthur Chambry.

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Tropicantesimo (Rome)
vendredi 14 décembre
ambiance sonore / party

 

« Notre objectif est de rendre possible l’attention, le ressenti de la tension, car nous ne savons pas ce qui va pouvoir se passer. Notre collectif est dans un processus de libération de la séparation binaire entre les performeurs et les publics, et plus en général d’une représentation binaire de la réalité. » Tropicantesimo

Tropicantesimo est un phénomène naturel, et comme tout phénomène naturel, tu ne peux anticiper sa durée. Tu ne peux pas le prévoir. Tropicantesimo est un tremblement de terre, un orage, une tornade. Tropicantesimo donne vie à un rituel musical dilaté dans le temps, à travers la célébration du son et de la danse. Il amène avec soi les couleurs et les chaleurs de la forêt tropicale, les fleurs et les saveurs des fruits, les arômes de la terre brulée par le soleil et la sueur. Tropicantesimo incarne les sons et les rythmes tribaux de la zone équatorienne, imaginés et rêvés, découpés et découverts. Tropicantesimo est un cocktail de déhanchés sensuels et de maracas agitées dans l’air. Avec ses expérimentations sonores, ses installations florales, ses visions oniriques de jardins contre nature, Tropicantesimo est la construction naturelle d’un paradis artificiel.

Avec le soutien de l’Institut Culturel Italien de Marseille et en complicité avec le collectif de DJs marseillais Tropicold, qui apparaîtront dans de multiples formes pendant la présence de Tropicantesimo.
Tropicold rayonne à Marseille (entre clubs, rooftops, caves et hammams) mais aussi à Montpellier, Lyon, Bordeaux, Paris… ainsi que dans des festivals de première division. Tropicold, c’est aussi une émission de radio qui les réunit chaque quatrième mercredi du mois, de 20h à 21h30 sur Radio Grenouille et en podcast.

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Malak Helmy (Alexandrie / Le Caire) - Records From The Excited State - Chapitre 3 : Lost Referents Of Some Attraction
vendredi 14 et samedi 15 décembre à partir de 20h
vidéo
durée : 6'55 en boucle


Chapitre 3 : Lost Referents of Some Attraction est composé de trois scènes dans trois paysages différents : un marais salant, une plage et une future centrale nucléaire. Cinq personnages errent au bord d’un récit, anticipant leur rôle et leur signification. Comme le paysage, ces personnages sont des figurants à la périphérie d’un événement, en attente de résolution.

Malak Helmy est née à a Alexandrie, a grandi au Qatar entre 5 et 18 ans et a étudié au Caire et à San Francisco. Elle a commencé sa carrière comme peintre. Depuis 2010, elle travaille sur différents supports, comme notamment le film, le son et la voix. Les espaces de loisirs, sont pour elle, un objet d’étude permanent. En eux, elle cherche des liens entre énergie et érotisme. Elle a mené pendant un certain temps une analyse rythmique sur la côte nord de l’Égypte, à partir de laquelle elle a créée une série d’œuvres titrée Records from the Excited State, elle poursuit aujourd’hui ses recherches proche de l’Ain Sokhna, en Égypte.

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Bassam Abou Diab (Beyrouth) et Jacopo Jenna (Florence) - Incontro
vendredi 14 décembre à 20h30
performance
durée : 40 min


Le chorégraphe libanais Bassam Abou Diab et l’italien Jacopo Jenna créent un dialogue entre leurs différentes pratiques chorégraphiques pour générer un débat ouvert sur la diversité culturelle en tant que possibilité, et une définition du corps par le mouvement. Cette série de rencontres recherche des stratégies de dialogue des corps à travers différents éléments, comme la proximité et la mimèsis, pour identifier les variables interculturelles de l’attitude du corps et des qualités de mouvement.

Bassam Abou Diab a obtenu un diplôme en théâtre à l’Université au Liban. C’est un artiste de folklore et de danse contemporaine. Il danse avec Omar Rajeh depuis plusieurs années, notamment dans Mushrooms and Fig Leaves, Hibr, That Part Of Heaven and Watadour. Il a également participé au programme intensif de formation en danse Takween en 2010 et 2011, puis à partir de 2017, a travaillé avec des chorégraphes tels que Marcel Leemann, Emilyn Claid, Thierry Smith, Hooman Sharifi, Benoît Lachamre, Marco Cantalupo, Gilles Jobin, Kristina De Chatelle, Damien Jalet, Franceso Scavetta et Nacera Belaza pour n’en nommer que quelques-uns. Bassam Abou Diab est artiste associé à Maqamat et est soutenu par Maqamat et APAP pour le projet APAP 2020.
 
Jacopo Jenna est un chorégraphe, interprète et cinéaste qui crée des mises en scène, des vidéos et des installations. Ses pièces s’orientent vers une recherche impliquant la perception de la danse ou de la chorégraphie en tant que pratique générant une variété de performances contextuelles qui recadrent le corps en relation avec les mouvements. Diplômé en sociologie, il a également étudié la danse à Codarts. En Europe, il a travaillé avec différentes compagnies de danse, des projets de recherche chorégraphique, des artistes visuels et musiciens. Ses projets sont produits et soutenus par spazioK / Kinkaleri.

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Daniel Blanga Gubbay (Bruxelles) - Blanc, Med et bleu
samedi 15 décembre à 19h
intervention théorique
durée : 1h


Au cours du 19ème siècle, Otto, le deuxième fils du roi Louis I de Bavière, devient le premier roi de Grèce. Pour rappeler son pays natal, le nouveau roi introduisit les couleurs bleu et blanc qui, à ce jour, forment toujours le drapeau national grec. C’est aussi à cette époque que le mot « Bayern » commence à être écrit avec un « y » : les rois ayant maintenant des liens avec la Grèce, le « y » été importé de l’alphabet grec ; ainsi, les Bavarois ont changé de nom, de « Baiern » à « Bayern ». À partir de cet épisode, cette conférence mêle théories et films pour retracer l’origine, les fictions et l’évolution de l’imaginaire de l’espace méditerranéen.

Daniel Blanga Gubbay est d’origine syro-libanaise. Il vit et travaille à Bruxelles, mais il a grandi en Italie ; il obtient son diplôme en Philosophie et Performance à Venise, puis un doctorat en Études Culturelles à Palerme, Valence et Berlin, et travaille ensuite à l’Université de Düsseldorf. En 2014, il lance à Bruxelles le projet Aleppo (A Laboratory for Experiments in Performance and POlitics), une plateforme de programmes publics de performances et pratiques discursives. Il travaille depuis en tant que co-curateur de LiveWorks (Centrale Fies). Depuis 2015 il dirige le département des Arts et Chorégraphie (ISAC) à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Il a travaillé comme dramaturge (2015-2017) et comme programmateur au Kunstenfestivaldesarts qu’il dirige à partir de septembre 2018 avec Dries Doubi et Sophie Alexandre.

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Invernomuto (Milan) - Black Med
samedi 15 décembre à 20h30
séance d'écoute live
durée : 1h30


Black Med est une plate-forme créée par Invernomuto pour Manifesta 12 : The Planetary Garden. La Méditerranée, autrefois pensée comme une entité fluide contribuant à la constitution de réseaux et d’échanges, constitue désormais le scénario d’une crise humanitaire et d’un conflit géopolitique. Cet espace toujours problématique est le champ de bataille d’identités de plus en plus complexes ; les pistes sonores émergeantes de la Méditerranée, comme le dit le théoricien Iain Chambers, « résistent ainsi à une représentation simplifiée et proposent une économie affective […] intrinsèquement diasporique. » En suivant la réinterprétation de Alessandra Di Maio de la théorie du Black Atlantic appliquée à la Méditerranée, une série de séances d’écoute guidera dans les interceptions de Invernomuto des trajectoires sonores qui traversent cette zone protéiforme. Divisées en trois chapitres, les séances d’écoute sont basées sur une sélection musicale jouée en direct, étayée par une série de diapositives projetées contenant des textes théoriques et histoires faisant référence aux morceaux musicales. Les sessions explorent différents parcours du mouvement du son, sur des différents sujets tels que l’utilisation de la technologie, les migrations, les périphéries, l’interespèces.

Simone Bertuzzi et Simone Trabucchi collaborent sous le nom d’Invernomuto depuis 2003. Bien que leur travail soit orienté sur l’image en mouvement et le son, ils ont aussi intégré la sculpture, la performance et l’édition dans leurs pratiques. Invernomuto explore ce qu’il reste des sous-cultures en utilisant différents médias. Les matériaux inauthentiques jouent un rôle fondamental dans ce processus, en soulignant les réalité fictives qui les inspirent. Ils ont développé des lignes de recherches individuelles sur le son avec, respectivement, les points de vente Palm Wine et STILL.

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Sequoyah Tiger (Vérone) - Parabolabandit
samedi 15 décembre à 20h30
concert pop expérimentale, live set et danse
durée : 50 min


Sequoyah Tiger est un projet musical créé par la véronaise Leila Gharib. Son premier album Parabolabandit, sorti en 2017 sur le label berlinois Morr Music, nous entraine dans son imaginaire sombre, issu de l’héritage de la finest pop, qu’elle a ensuite exploré et expérimenté. Sequoyah Tiger couvre et combine le langage du passé et du futur, reliant le doo-wop des années 1950 aux chants des années 1960, à travers un matériel d’enregistrement moderne combinant des voix souvent transformées et définitivement entraînantes avec un son de synthétiseurs rêveur et trippant, des guitares subtiles, une boîte à rythme et des sons additionnels dissimulés afin de créer un tressage musical multicouches. Sur scène, elle est accompagnée par la danseuse Sonia Brunelli, avec qui elle a construit un dialogue artistique depuis 2008 avec la création du groupe de performances Barokthegreat. Les deux artistes créent ensemble une ambiance sonore qui vise à élever la vision de la musique à travers la danse, et une iconographie qui complète ce précieux travail musical multidisciplinaire.

Avec le soutien de l’institut Culturel Italien de Marseille.

Distribution

Les îles fictives de la Méditerranée est un programme conçu par Daniel Blanga Gubbay (Aleppo – Bruxelles) et Francesca Corona (DANSEM – Marseille), en collaboration avec Pierre-Laurent Boudet (Entropie Production, Bruxelles)
Avec Anne-Lise Le GacTropicantesimoMalak HelmyTropicoldInvernomutoDaniel Blanga GubbayBassam Abou DiabJacopo Jenna et Sequoyah Tiger

Production

Coréalisation L’Officina I Entropie Production
En collaboration avec Montévideo centre d'art
En complicité avec Parallèle, plateforme pour la jeune création internationale

Musique - Performance

ven 14 déc 2018 — 18:30

sam 15 déc 2018 — 18:30


vendredi 14 décembre de 18h30 à 1h
Tarif entrée simple : 6€
Tarif entrée simple + Incontro 
de Bassam Abou Diab et Jacopo Jenna : 10€

samedi 15 décembre de 18h30 à 1h
Tarif entrée simple : 6€
Tarif entrée simple + Black med 
de Invernomuto : 10€

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