Rencontre avec les lauréat·e·s de la Fondation Meyer

Aliénor Carrière est une journaliste indépendante et réalisatrice de documentaires pour Arte et France Télévisions née en 1990. Elle donne la parole aux femmes et aux personnes à la marge de nos sociétés, des prostituées françaises aux enfants soldats de Côte d’Ivoire, des jeunes victimes de violences conjugales aux précaires mineurs de charbon en Pologne. Lauréate d'une dizaine de prix (SCAM, Lagardère, Rotary, Graine de Doc...) elle s'est aussi formée au Cross-Border Journalism grâce à différents programmes européens et américains. Assumant un prisme féministe intersectionnel, ses films visent à déconstruire les discriminations qui imprègnent nos sociétés. En tant que gender-éditrice freelance, elle donne des formations en école de journalisme et auprès des professionnels des médias et de la Culture pour aider les prochaines générations à mieux parler des violences sexistes et sexuelles.

Megumi Okuda est une compositrice instrumentale et électronique née en 1993. Après avoir étudié la composition à l’Université nationale de musique de Bucarest, elle a poursuivi ses études au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris de 2017 à 2023. En 2020 et 2021, elle a approfondi ses connaissances en composition et en informatique musicale à l’IRCAM. Lauréate de plusieurs bourses, elle a été récompensée par le prix Monique Gabus de la Fondation de France en 2023, et par le prix Hervé Dugardin décerné par la SACEM, dans le cadre du dispositif Pulsations Contemporaines. Sa musique explore diverses directions expressives, s'inspirant de thèmes récurrents tels que la personnification, l’anthropomorphisme, les souvenirs et les histoires imaginaires. Elle s'est aussi investie dans des projets multidisciplinaires, collaborant avec des artistes visuels, des danseurs, des créateurs de mode et s'engageant dans la direction artistique.

Poète et performeuse née en 1985, Gorge Bataille s’est formée à l’école des Beaux-Arts de Lyon et dans les milieux alternatifs. Elle travaille une prose critique et pirate qui mêle introspection sociale, manifestes, réflexions politiques et poèmes amoureux. Elle construit des fictions transgressives traversées par le trouble identitaire et la lutte des classes. Avec Fiévreuse plébéienne (Édition du commun - 2022) elle initie ce qu’elle nomme la « Langue Bâtarde », une poésie prolétaire, expérientielle, menaçante et gouine. En 2021, elle a publié Anthologie Douteuses 2010-2020 (Éditions Rotolux Press) qui retrace dix années de fanzines queer et poétiques avec Marguerin Lelouvier. Elle aime déplacer la poésie hors des lieux prévue pour elle et performe, seule ou en groupe, dans des bars lesbiens ou des institutions d’art contemporain (Centre Pompidou, Fondation Ricard Paris, CAC de Genève, etc.). Elle collabore avec des artistes sonores (mona servo, Méryll Ampe), fait partie du collectif d’autrix RER Q et anime régulièrement des ateliers d’écriture collective.

Hugo Martin Pichon est né à Grenoble en 2000 où il se forme à la musique et poursuit un cursus littéraire. Après deux ans de classe préparatoire en littérature et en sciences humaines, il intègre la CinéFabrique, École nationale supérieure de cinéma à Lyon, dont il ressort diplômé en 2023 en département montage. Parallèlement à une carrière d'assistant de post-production, il monte plusieurs courts-métrages primés, tels que Fatmé de Diala Al Hindaoui, prix de la Jeune Création au FIPADOC 2024 et prix du Public au Cinéma du Réel 2024, ou encore Fille de Lili Cazals, mention d'interprétation au Festival du Film Court de Brest 2023. En collaboration avec Clémence Garnier, il monte aussi Bacata de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh (Gagarine, 2019). Il a réalisé deux courts-métrages, Erreur 2305, mention honorable au Student World Impact Film Festival 2023, et Tue l'amour, avec Gaëtan Garcia et Noé Laussedat. Il développe aujourd'hui un film documentaire, tout en continuant à monter des courts-métrages.