Karel Kouelany, Sam BB et Evrard Nkodia

Danse

Retrouvez Armée Street, compagnie Krump des Ateliers Sahm (Congo, Brazzaville) en résidence à La cômerie, pour une présentation de Crisis.

«CRISIS» en anglais donnant «Crise» en français est une étape de travail. Une suite logique de performance ANNONCIATRICE et DÉNONCIATRICE de l’allégorie des faits vécus et/ou entendus, réalisée par le groupe de danse Krump Armée-street du Congo-Brazzaville évoluant au centre d’art contemporain LES ATELIERS SAHM. Annonciatrice de l’emmurement d’un quotidien sédentaire devenu psychotraumatique paré d’une litanie de mots psychotropes : couvre-feu, confinement, cache-nez, hystérie médiatique , coupure d’eau, d’électricité, et le tout dans coronavirus.
dénonciatrice de la désinformation que le citoyen lambda connaît à priori sur le Krump : danse trop violente avec des figures maléfiques. Pourtant à reculer d’une part de deux décennies, on parle grâce à Thomas Johnson de Clowning ou Clown Dancing dont le sens renvoie aux modes de vie : le quotidien troublé par les guerres de gangs, le trafic de drogue, les interpellations musclées de la police et les émeutes raciales... Une danse avec des danseurs maquillés, imitée par les enfants lors des cérémonies festives et dans les quartiers. Et d’autre part à remonter d’une décennie, dans les années 2000, toujours dans les conditions de troubles, ces enfants ont grandi, le clowning aussi pour donner naissance au Krump, cette fois, sans maquillage avec de nouvelles règles.
Répondant aux bruits de couloirs, le Krump tout comme le clowning a une dimension spirituelle : elle est le dépassement de la dimension humaine qui renvoie à l’attention de l’autre, qui permet au danseur de canaliser sa colère, son agressivité, sa haine, sa rage pour renaître, une desquamation qui n’a rien de maléfique, mais une sorte d’élévation du royaume par le puissant éloge. Ses mouvements agressifs, n’ont rien de négatif. C’est tout le fondement de ce travail.
Pas d’accessoires en début de scène qui est vide d’ailleurs. 3 corps, dans un clair-obscur se dessinent, se réaniment, s'entrelacent dans un labyrinthe pour chanter la vie, 3 danseurs dont une danseuse.
Cette performance CRISIS, est le dialogue du Corps et de l’Esprit qui renvoie à la connaissance de soi : l’acceptation. L’idée que l’un a de l’autre, est son reflet. D’où les figures chorégraphiques en mono, duo et trio suscitant l’acceptation de l’autre, mêlant humour et dérision.
CRISIS est aussi ce manque d’expression, ce ras-le-bol d’une bouche bâillonnée par une bavette tirant l’antitrague par des ficelles qui renvoie de l’intérieur, ce que le corps dégobille.
On ignore encore les conséquences qui peuvent en découler. CRISIS est enfin un hommage point levé, salle non ajourée, telle est l’image de fin de cette étape de travail : sombre et solennelle, pour toutes les âmes sans distinction aucune que la crise coronavirus a emporté.



Créé en 2013, ARMÉE STREET est un groupe de danse urbain évoluant dans le style krump.
Le krump est un mouvement créé en 2000 par TIGH EYES aux à Los Angeles.
Dans le souci de conscientiser les jeunes sur la violence et de lutter contre les préjugés visant les artistes en général et les danseurs en particulier, le groupe ARMÉE STREET s’inspire de ce mouvement pour sensibiliser la jeunesse congolaise, promouvoir la paix et le vivre ensemble à travers ces mouvements de danse.
ARMÉE STREET est depuis une décennie la référence du mouvement krump au Congo, avec à son effectif plusieurs prix (vainqueur des scènes tremplin 2018, deuxième de Airtel tour en 2015 puis deuxième à la 2ème édition du Festival Nsaka-Dance en 2020).
Ce groupe, composé de 8 danseurs (dont 3 en résidence à La cômerie), évolue au centre d’art contemporain LES ATELIERS SAHM, et présente actuellement son premier grand projet contemporain intitulé Crisis.

Danse - Sortie de résidence

mer 30 jun 2021 — 20:30


tarif : 3€

 

réservation au 04 91 37 97 35